ment certain de différents prédicats de chaque chose en particulier, quoique je n’en sache pas assez pour donner la notion explicitement déterminée de la chose, c’est-à-dire la définition. Quoique je ne me sois jamais expliqué ce que c’est qu’un désir, je pourrais cependant dire avec certitude que tout désir suppose une représentation de l’objet désiré ; que cette représentation est une prévision de l’avenir ; que le sentiment du plaisir y est attaché ; etc. Chacun perçoit régulièrement tout cela dans la conscience immédiate des désirs. En partant de ces sortes d’observations comparatives, on pourrait peut-être enfin parvenir à la définition du désir. Mais si l’on peut toujours, sans passer par cette définition, déduire ce qu’on cherche de quelques caractères de la chose immédiatement certains, il est alors inutile de tenter une entreprise si délicate. Il en est tout autrement, comme on sait, en mathématiques.
Dans cette science, la signification des signes est certaine, parce qu’il est facile de savoir celle qu’on a voulu leur donner. Dans la philosophie, en général, et dans la métaphysique en particulier, les mots tirent leur signification du discours ordinaire, excepté le cas où elle a été déterminée avec plus de précision par une modification logique. Mais comme, dans des notions très-semblables, qui cependant renferment une assez grande, différence secrète, des mots iden-