Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/116

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tiques sont souvent employés, on doit alors, dans chaque application de la notion, quoique la dénomi­nation de cette notion ne semble pas très-convenable d’après l’usage ordinaire du discours, procéder avec une attention scrupuleuse, bien cependant que la notion qui se trouve ici rattachée au même signe soit réellement identique. Nous disons qu’on homme dis­tingue l’or d’avec le cuivre quand il reconnaît que dans l’un de ces métaux la densité n’est pas la même que dans l’autre. On dit encore qu’un animal dis­tingue les espèces d’aliments lorsqu’il consomme l’une et laisse l’autre. Le mot distinguer est ici em­ployé dans les deux cas, quoique dans le premier il signifie : connaître la différence, ce qui ne peut jamais avoir lieu sans juger, et qu’il n’indique, dans le second, qu’un acte différent avec des représenta­tions diverses, mais sans qu’il soit nécessaire qu’un jugement précède. Nous voyons donc que l’animal est conduit à la différence des actions par la diffé­rence des sensations ; ce qui est très-possible sans qu’il ait le moins du monde besoin de juger de la ressemblance ou de la différence.

De tout ceci découlent les règles de cette méthode suivant laquelle seule peut être obtenue tout natu­rellement la plus haute certitude métaphysique pos­sible ; ces règles sont bien différentes de celles qu’on a suivies jusqu’ici, et promettent un résultat d’autant