peu que ce soit, tout en reconnaissant qu’on peut aussi éprouver des connaissances incertaines, pour s’assurer si elles ne pourraient pas mettre sur la trace de connaissances certaines, mais avec l’attention toutefois de ne pas les confondre avec les premières. Je ne déduis pas les autres règles qui sont communes à cette méthode et à toute autre méthode rationnelle, me bornant à l’élucider par des exemples.
La vraie méthode de la métaphysique est au fond la même que celle introduite en physique par Newton, et qui a enrichi cette science de conséquences si utiles. On doit, y est-il dit, procéder à la recherche des lois suivant lesquelles s’accomplissent certains phénomènes de la nature par des expériences certaines, avec le secours de la géométrie en tout cas. Si l’on n’en voit pas le premier fondement dans les corps, il est certain du moins qu’ils agissent d’après cette loi, et l’on explique les événements naturels compliqués en faisant voir clairement de quelle manière ils sont contenus sous ces lois bien établies. Même chose en métaphysique : cherchez par une expérience interne certaine, c’est-à-dire par une conscience d’une évidence immédiate, les notions élémentaires qui sont certainement dans la notion d’une qualité générale, et si vous ne connaissez pas aussitôt toute l’essence de la chose, vous pouvez néanmoins vous en servir