Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/120

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

D’où il suit que chaque partie simple (chaque élé­ment) dans le corps occupe un espace. Si je me de­mande maintenant ce que c’est qu’occuper un espace, je vois, sans que j’aie à m’inquiéter de l’essence ou de la nature de l’espace, que si un espace peut être pénétré par tout objet sans qu’il y ait là quelque chose qui fasse résistance, on peut dire en tout cas, si l’on veut, qu’il y a quelque chose dans cet espace, mais jamais que cet espace en est occupé. D’où je vois qu’un espace est occupé quand quelque chose est là qui s’oppose à un corps en mouvement, avec effort pour y pénétrer. Or cette résistance est l’impénétrabilité. Les corps occupent donc l’espace par l’impénétrabilité. Mais l’impénétrabilité est une force, puisqu’elle exprime une résistance, c’est-à-dire une action opposée à une force extérieure. D’un autre côté, la force qui appartient à un corps doit appar­tenir à ses parties simples Les éléments de chaque corps remplissent donc une place qu’ils occupent dans l’espace par la force d’impénétrabilité. Mais si je me demande en outre si les éléments premiers ne sont pas étendus par cela même que chacun d’eux, dans un corps, remplit un espace ? je puis cette fois donner une définition qui est immédiatement cer­taine, à savoir que cela est étendu qui, pris en soi (absolute), remplit un espace, comme chaque corps en particulier remplirait un espace, encore bien qu’il