réfutée. Premièrement, des corps sont distants les uns des autres quand ils ne se touchent pas. C’est la signification très-précise du mot. Si je demande maintenant ce qu’on entend par le toucher, je m’aperçois, sans me soucier de la définition, que je juge cependant toujours par la résistance qu’offre l’impénétrabilité d’un corps, que je le touche ; car je trouve que cette notion provient, dans le principe, du sentiment du toucher, comme je conjecture par le jugement de la vue seule, qu’une matière touchera l’autre ; mais ce n’est que dans la résistance signalée par l’impénétrabilité que j’en suis certain. Ainsi, quand je dis : un corps agit immédiatement sur un corps à distance, c’est comme si je disais qu’il agit immédiatement sur lui, mais par le moyen de l’impénétrabilité. Pour prouver l’impossibilité de ce point, il faudrait établir : ou que l’impénétrabilité est la force unique d’un corps, ou du moins qu’un corps ne peut agir immédiatement avec aucun autre corps, sans le faire en même temps par le moyen de l’impénétrabilité. Mais comme cette preuve n’a jamais été faite, et que tout porte à penser qu’elle le sera difficilement, la métaphysique n’a du moins aucune raison de s’opposer à l’attraction immédiate à distance. Voyons cependant comment raisonnent les métaphysiciens. D’abord une définition : le contact est l’opposition immédiate et réciproque de deux corps. D’où il suit que si deux corps