Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/123

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agissent immédiatement l’un sur l’autre, ils se tou­chent l’un l’autre. Des choses qui se touchent ne sont pas éloignées les unes des autres ; par conséquent deux corps n’agissent pas immédiatement l’un sur l’autre à distance, etc. La définition est subreptice : toute présence immédiate n’est pas un contact ; elle n’est cela que par le moyen de l’impénétrabilité. Tout le reste est édifié dans le vide.

Je poursuis mon traité. Il résulte de l’exemple cité qu’on peut dire avec certitude beaucoup de choses d’un objet, tant en métaphysique que dans les autres sciences, sans l’avoir défini. En effet, on n’a défini ci-dessus ni le corps ni l’espace, et l’on a cependant affirmé de l’un et de l’autre des propositions cer­taines. L’objet principal de cette étude c’est d’établir qu’il faut absolument procéder par voie d’analyse en métaphysique, puisqu’il s’agit en réalité d’éclaircir des connaissances confuses. Voyez, au contraire, comment procèdent les philosophes ; voyez ce qui se passe dans toutes les écoles ; quel contre-sens ! Les notions les plus abstraites, par lesquelles naturellement finit le travail de la pensée, ils en font leur début, dès qu’une fois ils se sont mis en tête la marche du mathémati­cien, qu’ils veulent absolument imiter. De là une différence particulière entre la métaphysique et toute autre science. En géométrie, et dans les autres sciences de la théorie des grandeurs, on commence par le plus