vues au marché, mais celles qu’ils présenteront seront d’une valeur moins contestable. J’en donnerai encore un exemple. La plupart des philosophes donnent comme type de notions obscures celles que nous pouvons avoir dans un sommeil profond. Des représentations obscures sont celles dont on n’a pas conscience. Or, certaines expériences font voir que nous avons aussi des représentations dans un profond sommeil, et comme nous n’en avons pas conscience, elles ont été obscures. Ici la conscience s’entend de deux manières : Ou l’on n’a pas conscience d’avoir une représentation, ou l’on a conscience de l’avoir eue. Dans le premier cas il y a obscurité de la représentation telle qu’elle est dans l’âme ; dans le second cas, il y a tout simplement absence de souvenir. Or l’exemple cité donne facilement à-connaître qu’il peut y avoir des représentations dont on ne se souvient pas au réveil, mais il ne s’ensuit pas du tout qu’elles n’aient pas dû être accompagnées d’une claire conscience dans le sommeil : comme dans l’exemple donné par M. Sauvage d’une personne cataleptique, ou dans les actes ordinaires du somnambule. Cependant, par le fait que l’on conclut trop facilement, sans avoir auparavant donné chaque fois, par l’attention aux différents cas, la signification qui revient à une notion, il s’est probablement passé alors un grand mystère de la nature sans qu’il ait été remarqué, à savoir que peut-être