Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/126

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dans le sommeil profond la plus grande habileté de l’âme peut s’exercer à la pensée rationnelle ; car on n’a d’autre raison en faveur du contraire, sinon qu’on ne se rappelle rien dans l’état de veille, raison qui ne prouve rien.

Le temps de procéder synthétiquement en méta­physique n’est pas éloigné ; quand l’analyse nous aura procuré des notions claires et circonstanciées, alors seulement la synthèse pourra subordonner aux connaissances les plus simples les connaissances com­posées, comme en mathématique.




TROISIÈME MÉDITATION.


De la nature de la certitude métaphysique.
§ Ier. — La certitude philosophique est en général d’une autre nature que la certitude mathématique.


On est certain quand on reconnaît qu’il est im­possible qu’une connaissance soit fausse. Le degré de cette certitude, s’il est pris objectivement, ne donne qu’un caractère suffisant de la nécessité d’une vérité ; mais s’il est considéré subjectivement, il est d’autant plus grand que la connaissance de cette nécessité est plus intuitive. A ce double point de vue, la certitude mathématique est d’une autre espèce que la philoso­phique. Je le prouverai très-clairement.