dans le sommeil profond la plus grande habileté de l’âme peut s’exercer à la pensée rationnelle ; car on n’a d’autre raison en faveur du contraire, sinon qu’on ne se rappelle rien dans l’état de veille, raison qui ne prouve rien.
Le temps de procéder synthétiquement en métaphysique n’est pas éloigné ; quand l’analyse nous aura procuré des notions claires et circonstanciées, alors seulement la synthèse pourra subordonner aux connaissances les plus simples les connaissances composées, comme en mathématique.
On est certain quand on reconnaît qu’il est impossible qu’une connaissance soit fausse. Le degré de cette certitude, s’il est pris objectivement, ne donne qu’un caractère suffisant de la nécessité d’une vérité ; mais s’il est considéré subjectivement, il est d’autant plus grand que la connaissance de cette nécessité est plus intuitive. A ce double point de vue, la certitude mathématique est d’une autre espèce que la philosophique. Je le prouverai très-clairement.