toute connaissance, par conséquent aussi à la connaissance métaphysique, à savoir, que ce que je ne puis concevoir que comme vrai, est vrai en effet, etc., il est facile de voir que cette proposition ne peut jamais être le fondement de la vérité d’une connaissance quelconque. Car si l’on convient qu’aucun autre fondement de la vérité ne peut être donné que parce qu’il est impossible de ne pas le regarder comme vrai, on donne alors à entendre qu’aucun fondement de la vérité n’est plus fondamental, et que la connaissance est indémontrable. Or, il y a sans doute un bien grand nombre de connaissances indémontrables, mais le sentiment de persuasion qui s’y attache est un aveu, et non une preuve de leur vérité.
La métaphysique n’a donc pas de fondements formels ou matériels de la certitude qui soient d’une autre espèce que ceux de la géométrie. Dans les deux sciences, la forme des jugements s’accomplit suivant les principes de la convenance et de la répugnance. Dans les deux, sont des propositions indémontrables, qui forment la base des raisonnements. Seulement, comme les définitions sont en mathématiques les premières notions indémontrables des choses définies, il faut qu’il y ait, en métaphysique, à la place des définitions, différentes propositions indémontrables, qui fournissent les premières données, mais qui puissent être également sûres, et qui présentent, soit la ma-