devrait être absolument indémontrable. Car il est impossible de connaître et de conclure, par la considération d’une chose ou d’une notion, quelle qu’elle soit, ce qu’on doit faire, quand ce qui est supposé n’est pas une fin, et quand l’action est un moyen. Or c’est ce qui ne doit pas être, parce qu’autrement il n’y aurait aucune formule d’obligation ; il n’y aurait que de l’habileté pratique ou problématique.
Je puis donc faire voir en peu de mots qu’après avoir longtemps réfléchi sur cet objet, je suis convaincu que la règle : Agis avec toute la perfection dont tu es capable, est le premier fondement formel de toute obligation d’agir, comme la proposition : Abstiens-toi de tout ce qui est pour toi un obstacle à la plus grande perfection possible, est le premier fondement formel par rapport au devoir de s’abstenir. Et de même que des premiers principes fondamentaux formels de nos jugements en matière de vérité, il ne suit rien quand des premiers principes matériels ne sont pas donnés, semblable-ment de ces deux seules règles du bien ne découle aucune obligation particulièrement déterminée, si des principes matériels indémontrables de la connaissance pratique ne s’y ajoutent.
Ce n’est que de nos jours qu’on a commencé à s’apercevoir que la faculté de connaître le vrai est la connaissance, mais que celle de sentir le bon est le senti-