Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/142

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ment, et que les deux me doivent pas être confondues. De même donc qu’il y a des notions indécomposables du vrai, c’est-à-dire de ce qui se rencontre dans les objets de la connaissance considérés en soi, il y a de même un sentiment irréductible du bien (qui ne se trouve jamais dans une chose absolument, mais tou­jours relativement à un être sensible). C’est l’œuvre de l’entendement de décomposer la notion complexe et obscure du bien et de l’éclairer, en faisant voir com­ment il provient des sentiments simples du bien. Mais si ce sentiment est simple, alors le jugement : Ceci est bon, est parfaitement indémontrable ; c’est un acte im­médiat touchant la conscience du sentiment du plaisir avec la représentation de l’objet. Et comme il y a en nous un grand nombre de sentiments simples du bien tout à fait sûrs, il y en a beaucoup de représentations indécomposables. Donc quand une action est représen­tée comme immédiatement bonne, faire qu’elle con­tienne d’une manière cachée un certain autre bien qui puisse y être reconnu par l’analyse, et qui la fasse appeler parfaite ; la nécessité de cette action est alors un principe matériel indémontrable de l’obligation. Cette proposition, par exemple : Aime celui qui t’aime, est une proposition pratique, qui est, il est vrai, su­bordonnée à la règle formelle suprême et affirmative de l’obligation, maie immédiatement. Car puisqu’on ne peut faire voir pur l’analyse pourquoi l’amour réci-