Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/150

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toute apparence, que la pesanteur, il faut que la force qui produit ces mouvements soit, au début ou au re­pos, infiniment petite en comparaison de Celle qu’elle communique dans un temps donné. Il est difficile, j’en conviens, de pénétrer dans la nature de cette notion ; mais cette difficulté ne peut, dans tous les cas, que justifier la modestie de conjectures incertaines, et non des décisions tranchantes d’impossibilité.

J’ai le dessein d’envisager maintenant, relative­ment à la philosophie, une notion assez connue en mathématiques, et encore très-étrangère à la philo­sophie. Ce mémoire ne comprend que de faibles com­mencements, comme il arrive ordinairement quand on veut ouvrir de nouvelles vues. Il est cependant possible qu’elles deviennent l’occasion de conséquen­ces importantes. En négligeant la notion des quan­tités négatives en philosophie, on est tombé dans une infinité de fautes ou de fausses interprétations des opinions des autres. S’il avait plu au célèbre Crusius de prendre connaissance du sens des mathématiques sous ce rapport, il n’aurait pas trouvé faux, jusqu’à s’en étonner, le rapprochement de Newton, lorsqu’il compare la force d’attraction qui a lieu à des distances de plus en plus éloignées et qui se change peu à peu en force de répulsion par le rapprochement des corps, aux séries dans lesquelles les quantités négatives com­mencent où les positives finissent : car les quantités