négatives ne sont pas des négations de quantités, comme l’analogie de l’expression le lui a fait conjecturer, mais elles ont en elles quelque chose de vraiment positif : seulement c’est quelque chose d’opposé à l’autre quantité positive. Et ainsi l’attraction négative n’est pas le repos, comme il le prétend, c’est une véritable répulsion.
Je vais donc tâcher de faire voir dans ce mémoire de quelle application cette notion est en général susceptible en philosophie.
La notion des quantités négatives est depuis longtemps en usage dans les mathématiques, où elle est aussi de la plus haute importance. Cependant l’idée que s’en sont faite la plupart des mathématiciens, et la définition qu’ils en ont donnée, est bizarre et contradictoire, quoiqu’il n’en résulte aucune inexactitude dans l’application : car les règles particulières en ont remplacé la définition, et rendu l’usage certain. Mais ce qu’il pouvait y avoir de faux dans le jugement sur la nature de la notion abstraite s’est trouvé sans conséquence. Personne n’a peut-être montré plus sûrement et plus clairement ce qu’il faut entendre par quantités négatives que le célèbre professeur Kœstner[1], sous les mains duquel tout devient exact,
- ↑ Principe d’Arithmétique, pages 39-62.