Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/163

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

= 0, et L’affirmation par un signe positif ; mais la liai­son dans le même sujet s’exprime par + ou —. On reconnaît ici que A + 0 = A, A — 0 = A, 0 + 0 = 0, 0 — 0 = 0[1], ne sont point des oppositions, et que dans aucune de ces formules ce qui a été posé n’est détruit. De même, A + A n’est pas une suppression, et il ne reste que ce cas-ci : A — A = 0 ; c’est-à-dire que de deux choses dont l’une est la négative de l’autre, toutes deux sont A, et par conséquent vrai­ment positives, de telle sorte cependant que l’une supprime ce qui a été établi par l’autre ; ce qui est in­diqué ici par le signe —.

La seconde règle, qui est proprement l’inverse de la première, s’énonce ainsi : Partout où il y a une raison positive, et où la conséquence est néanmoins zéro, il y a une opposition réelle, c’est-à-dire que ce principe est lié avec un autre principe positif qui est la négative du premier. Si un vaisseau est réellement poussé en pleine mer par le vent d’est, et qu’il reste toujours à la même place, ou du moins s’il ne peut se

  1. On pourrait croire ici que 0 — A est encore un cas qui a été omis. Mais ce cas est impossible dans le sens philosophique : car quelque chose ne peut jamais être soustrait de rien. Si en mathématiques cette expression est juste dans l’application, c’est parce que le zéro ne change absolument en rien ni l’augmentation ni la diminution par d’autres quantités : A + 0 — A est toujours A — A ; par conséquent le zéro est complètement inutile. La pensée qui en a été empruntée, comme si des quantités négatives étaient moins que rien, est donc vaine et absurde.