Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/168

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que le plaisir n'aurait pas été diminué par la nouvelle de la mort ; ce qui est faux. Supposons donc que le plaisir causé par la nouvelle de la bravoure de son fils soit égal à 4a, et que ce qui reste après le déplai­sir occasionné par la nouvelle de la mort soit égala 3a : le déplaisir est égal à a, qui représente la néga­tive du plaisir, savoir — a, et par conséquent 4aa = 3a, qui représente le plaisir positif total.

L'estimation de la valeur entière de tout le plaisir dans un état mixte serait aussi très-absurde si le dé­plaisir était une simple négation et égal à zéro. Quel­qu'un a acheté un bien qui lui rapporte annuellement 2,000 écus. Exprimons par 2,000 le plaisir de cette recette, en tant qu'il est pur. Mais tout ce qu'il est obligé d'en donner sans en jouir, est une raison de déplaisir. Supposons qu'il dépense annuellement 200 écus pour les impôts, 100 écus pour le salaire des domestiques, et 150 écus pour les réparations. Si le déplaisir est une simple négation = 0, il lui reste, après compte fait, du plaisir qu'il a de son acquisi­tion, = 2,000 -?- 0 + 0 + 0 = 2,000 ; c'est-à-dire que ce plaisir est aussi grand que s'il pouvait jouir du revenu total sans en rien rabattre. Il est clair ce­pendant qu'il ne jouit de ses revenus que dans la mesure de ce qui lui reste, déduction faite des dépen­ses, et ce degré de plaisir est égal à 2,000 — 200 — 100 — 150 = 1,550. Le déplaisir n'est donc pas