Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/178

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Il paraît que réchauffement de l’air dans une région ne peut pas commencer sans occasionner en même temps l’action d’un pôle négatif, c’est-à-dire le froid, et que de cette manière le froid augmentant subitement dans un lieu, sert au contraire à augmenter la chaleur dans un autre, de même que quand le bout d’une tige ardente de métal est refroidi subitement dans l’eau, l’autre bout devient plus chaud[1]. La dif-

  1. Les expériences nécessaires pour s’assurer des pôles opposés de la chaleur seraient, ce me semble, faciles à faire. On prendrait un tube horizontal de fer-blanc d’environ un pied de long, et qui, à ses deux extrémités, serait recourbé perpendiculairement. A une hauteur de quelques pouces, ou le remplirait d’esprit-de-vin qu’on allumerait à une extrémité, tandis qu’à l’autre on placerait un thermomètre. Alors, d’après mes conjectures, cette opposition négative se manifesterait bientôt. On pourrait aussi, pour reconnaître ce qui se passe à Tune des extrémités par le refroidissement de l’autre, se servir de l’eau salée, dans laquelle on pourrait, d’un côté, jeter de la glace pilée. A cette occasion, je ne ferai plus qu’une observation que j’espère voir appliquer, et qui, selon toutes les probabilités, jetterait une vive lumière sur le.froid et le chaud artificiels, dans la dissolution de certaines matières mélangées. Je suis persuadé que la distinction de ces phénomènes repose principalement sur la question de savoir si, après le mélange complet, les liquides mélangés ont un volume plus ou moins considérable que celui qu’ils avaient avant d’être mêlés. Dans le premier cas, je soutiens qu’ils manifesteront de la chaleur au thermomètre, et dans le second, du froid. Car, dans le cas où ils donnent un médium plus dense, il n’y a pas seulement une matière attractive qui attire plus à soi l’élément du feu qu’elle ne l’attirait auparavant dans un espace égal ; mais il est encore présumable que la force attractive devient plus considérable à proportion de l’accroissement de la densité, tandis que, peut-être, la force expansive de l’éther condensé n’augmente que, comme dans l’air, à proportion de la densité, parce que, d’après Newton, les attractions qui ont lieu de très-près s’opèrent dans une proportion beaucoup plus grande que celles qui ont lieu à de grandes distances. Ainsi le mélange, s’il a plus de densité que n’en auraient les deux choses mélangées prises ensemble avant leur mélange, manifestera, par rapport aux corps voisins, l’excédant de l’at-