Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/193

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que lorsque des corps qui se meuvent sur la même ligne droite suivant une direction opposée, s'éloignent mutuellement, quoique l'un d'eux ne tende pas à dé­truire le mouvement de l'autre, on regarde cependant l'un de ces mouvements comme le négatif de l'autre, parce qu'ils sont virtuellement opposés : de même la crainte de l'obscurité dans un homme est en raison di­recte du degré du désir de la gloire ; et cette crainte n'est à la vérité que virtuelle, tant que les circonstances ne se trouvent pas en opposition réelle avec la pas­sion de la célébrité, et, par la même raison, du désir de la gloire. Un principe positif d'un pareil degré de déplaisir est établi dans l'âme pour le cas où les cir­constances du monde seraient opposées à celles qui sont favorables à la première de ces passions[1]. Nous verrons bientôt qu'il n'en est pas ainsi dans l'être parfait, et que la raison de son souverain bien exclut toute possibilité même de déplaisir.

Dans les opérations de l'entendement, nous trou­vons même que plus une idée devient claire et lucide, plus les autres idées deviennent obscures, plus leur clarté diminue : de sorte que le positif qui, dans un pareil changement, devient réel, est lié à une oppo-

  1. Le sage stoïcien devait donc extirper tons les penchants qui con­tiennent un sentiment d'un grand plaisir sensuel, parce qu'ils ren­ferment aussi la raison de grands mécontentements et déplaisirs qui, d'après le jeu variable du coure du monde, peuvent détruire tout le prix de la jouissance.