Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/200

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trui, par suite de la lutte de son désir*. Mais il est in­contestable qu'en tant que cette passion peut être re­gardée comme naturelle et involontaire, la valeur morale de Faction du premier est plus grande que celle du second, quoique, si Ton voulait les estimer d'après la force vive, la conséquence dans le second cas dé­passe celle du premier. Il n'est donc pas possible que les hommes puissent conclure avec certitude le degré des intentions vertueuses des autres d'après leurs ac­tions. Celui qui voit le fond de notre âme s'est réservé à lui seul ce jugement.

IV. Si l'on veut essayer d'appliquer cee notions à la connaissance imparfaite que les hommes peuvent avoir de la divinité infinie, quelles difficultés ne ren­contrent pas alors nos plus grands efforts ! Comme nous ne pouvons tirer les fondements de ces notions que de nous-mêmes, nous sommes le plus souvent in­certains si nous devons transporter cette idée propre­ment ou par quelque analogie à cet objet inconcevable. Simonide est aujourd'hui même un sage ; après plu­sieurs ajournements, il répondit à son prince : Plus je réfléchis sur Dieu, moins je puis le pénétrer. Tel n'est pas le langage du peuple savant. Il ne sait rien, il ne comprend rien, mais il parle de tout, et il s'en vante. Dans l'être suprême il ne peut y avoir de raisons de la privation ou d'une opposition réelle. Car tout étant donné en lui et par lui, aucune destruction interne