Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/232

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du mot, puisqu'il ne s'agit guère que de la solution d'un problème soulevé naturellement par la raison, à savoir, comment plusieurs substances peuvent s'unir de manière à ne former qu'un tout unique, et d'où vient que cette unité collective n'est pas une partie d'autre chose. Mais nous avons à nous rendre compte de la signification générale du mot monde. Personne assurément ne songe à donner des accidents comme partie du monde ; ils n'en sont que des déterminations. Aussi le monde appelé égoistique, qui ne se compose que d'une seule substance simple, revêtue de ses accidents, est-il peu proprement appelé monde, à moins peut-être que ce ne soit un monde imaginaire. Il est impossible par la même raison de rapporter au tout cosmique une série de successions (d'états successifs) comme partie ; des modifications d'un sujet n'en sont pas des parties, elles en sont des résultats (rationata). Enfin, je ne me suis pas demandé si les substances qui constituent le monde sont contingentes ou nécessaires de leur nature, et je ne fais pas entrer arbitrairement une pareille détermination dans une définition, sauf ensuite, comme on le fait d'habitude, à l'en faire sortir par une certaine argumentation spécieuse ; mais je ferai voir-plus tard que la contingence peut très-bien se conclure des conditions ici posées.

II. La forme, qui consiste dans la coordination, et non dans la subordination des substances. — En effet,