sont abusés par les notions $ espace et de temps, comme conditions primitives et déjà données d'elles-mêmes, au moyen desquelles, sans aucun autre prin-cipe, il serait non-seulement possible, mais nécessaire encore, que plusieurs choses fussent naturellement en rapport, comme parties formant ensemble un tout unique. Mais je montrerai bientôt que ces notions ne sont pas tout à fait rationnelles, ni des idées objectives sans aucun lien, mais qu'elles sont des phénomènes, et qu'elles prouvent, mais n'expriment pas quelque principe commun du lien universel.
III. La totalité, qui est l'ensemble complet des parties d'un tout (wiiversitasy quœ est omnitudo com-partium absoluta).— Car si Ton considère quelque composé donné, fût—il encore partie d'un autre, toujours existe cependant une certaine totalité comparative, celle des parties par rapport à ce tout. Mais ici toutes les parties considérées entre elles comme concourant à former un tout quelconque, sont conçues comme données conjointement. Cette totalité absolue, quoiqu'elle ait l'apparence d'une notion quotidienne et facile à concevoir, alors surtout qu'elle est négativement énoncée, comme il arrive dans la définition, semble cependant, vue de plus près, être le supplice des philosophes. En effet, on conçoit difficilement, si la série des états éternellement en succession dans l'univers ne peut jamais être achevée, comment elle