Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/256

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les mouvements d'après les lois du temps, mais le temps lui-même, sa nature, d'après l'observation de ce qui est en mouvement, ou par une série quel­conque de changements internes $ ce qui rend impos­sible toute certitude des règles. Mais si nous ne pou­vons estimer la quantité du temps que d'une manière concrète, c'est-à-dire ou par le mouvement ou par une série de pensées, c'est que la notion de temps n'a pour fondement qu'une loi interne de l'esprit, qu'elle n'est pas quelque intuition innée, et qu'ainsi cet acte de l'àme coordonnant les sentiments (sensa) n'a lieu qu'à l'aide des sens· Mais tant s'en faut qu'on puisse jamais expliquer et déduire d'une autre ma­nière par la raison la notion de temps, que le principe même de contradiction la supposerait, et en ferait plutôt sa condition. En effet, A et non A ne répu­gnent entre eux qu'autant qu'ils sont conçus simul­tanément (c'est-à-dire dans le même temps) du même sujet, mais ils peuvent convenir au même sujet l'un après V mire (dans des temps différents). La possibi­lité du changement n'est donc concevable que dans le temps, mais le temps n'est pas concevable par les changements, c'est le contraire.

6° Quoique le temps pris en soi et absolument, soit un être imaginaire, cependant, considéré comme ap­partenant à la loi immuable des choses sensibles comme telles, c'est une notion très-vraie et une condi-