Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/257

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tion de la représentation intuitive, qui s'étend sans exception à tous les objets possibles dés sens. Car, de ce que les choses simultanées ne peuvent, comme telles, s'offrir aux sens qu'à l'aide du temps, et que les changements ne sont concevables que par le temps, il est clair que cette notion universelle contient la forme des phénomènes, que tous les mouvements, toutes les vicissitudes internes concordent nécessaire­ment avec les axiomes à connaître sur le temps, et que nous avons en partie exposés, parce que les ob­jets des sens ne peuvent être ni être coordonnés quà ces conditions. Il est donc absurde de vouloir sou­lever la raison contre les premiers postulais du temps pur, par exemple, contre la continuité, etc., puisqu'ils découlent de lois qui n'ont rien d'antérieur, de plus ancien, et que la raison même ne peut faire usage du principe de contradiction sans recourir à cette notion, tant elle est primitive et originelle.

7° Le temps est donc le principe formel^ absolu­ment premier, du monde sensible. xCar rien de tout ce qui est sensible, de quelque manière que ce soit, ne peut être conçu que comme donné ou simultanément ou successivement, et par là même comme enveloppé dans un temps unique (unici temporis tractu)} et en relation dans toutes ses parties par une position dé­terminée ; de telle sorte que cette notion, qui est ce qu'il y a de primitif dans tout ce qui est sensitif (omnis