Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/290

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nous soumettons volontiers, auxquelles nous nous at­tachons comme à des axiomes, par la raison seulement que si nous nous en séparions, notre entendement ne pourrait porter aucun jugement d'un objet • donné. Au nombre de ces principes sont les suivants : Le premier, par lequel nous admettons que tout dans Vunivers arrive suivant un ordre de la nature. Ce principe a été admis sans restriction par Epicure; et tous les philosophes sont unanimes à reconnaître qu'il ne doit y être apporté que de très-rares exceptions, au nom même de la plus impérieuse nécessité. Nous en décidons ainsi, non que nous ayons une aussi vaste connaissance des événements cosmiques suivant les lois communes de la nature, ou parce que rimpossi-sibilité d'événements surnaturels nous serait démon­trée, ou que la possibilité hypothétique de ces sortes d'événements soit la plus petite possible, mais parce que si Ton déserte l'ordre de la nature, il n'y a plus · aucun usage possible de l'entendement, et que l'affir­mation téméraire du surnaturel est l'oreiller d'un en­tendement paresseux. Par cette raison, nous écartons avec soin de l'exposition des phénomènes les miracles relatifs [comparativa), je veux dire l'influence des esprits, par la raison que leur nature nous étant incon­nue, l'entendement serait, à son grand dommage, dé­tourné de la lumière de l'expérience, vers des ombres de causes et d'espèces ou formes inconnues, et que ce-