Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/291

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pendant l'expérience seule donne à l'esprit le moyen déjuger d'après des lois connues.'Le second de ces principes est cette faveur de G unité, propre à l'es­prit philosophique, d'où est venu ce canon vulgaire : que les principes ne doivent pas être multipliés sans nécessité. Si nous l'admettons, ce n'est pas que nous voyions par la raison ou par l'expérience une unité de cause dans le monde, mais c'est que nous cher­chons par un instinct de l'entendement cette unité même, parce qu'il ne croit avoir avancé dans l'expli­cation des phénomènes qu'en raison des progrès qu'il lui a été donné de faire en allant de ce même principe à un plus grand nombre de conséquences. Le troisième principe de cette espèce est celui-ci : Jucune matière absolument ne naît ni ne périt, et toutes les vicissi­tudes du monde n'en atteignent que la forme. Ce pos­tulat, suggéré par le sens commun, est reçu de toutes les écoles de philosophie. Ce n'est pas qu'il soit évident ou démontré par des arguments a priori, mais c'est, parce que si l'on regarde la matière comme passagère, transitoire, l'entendement n'aura plus rien de parfai­tement fixe et durable pour expliquer les phénomènes par des lois universelles et perpétuelles.

Voilà ce que j'avais à dire de la méthode, surtout en ce qui regarde la différence entre la connaissance sensitive et l'intellectuelle; si cette méthode est un jour traitée d'une manière plus approfondie, elle sera,