Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/301

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

fais tout d'abord des distiuctions et des classes : je sépare les notions simples de relations particulières, par exemple, avant, après, pendant, à côté, etc., des notions simples de réalité, par exemple, substan­tiel, espace, durée, etc., et je fais abstraction des de­grés que les choses peuvent avoir, et qui servent à les multiplier à l'infini, sans que la qualité en soit chan­gée. Alors je distingue encore ce qui est générique dans le simple, dç ce qui ne Test pas; par exemple, substance est un générique, parce qu'il convient à la substance matérielle et à l'immatérielle. Au contraire, espace et durée ne sont pas des génériques, parce qu'il n'y a qu'un seul espace, une seule durée, si étendus qu'ils puissent être l'un et l'autre.

Quelques notions simples, mais qui peuvent avoir des différences en degrés, suffisent pour accroître à l'in­fini le nombre des notions composées. De l'espace, du temps, de la matière et des forces suffisent pour former une infinité d'espèces de systèmes cosmiques. Si je n'ai pas mêlé la quantité et la qualité, c'est que je crois que pas une seule de nos notions simples ne doit rester innommée, parce qu'elles sont trop facilement connues, trop distinctement faites, trop différentes les unes des autres. Cela étant, il suffit pour ainsi dire de parcourir un vocabulaire pour trouver toutes nos no­tions simples, et pour en dresser une table. Leur compa­raison conduit sans peine ensuite aux axiomes et aux