Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/312

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toute anatomique, les notions, les faire passer chacune en revue, pour s’assurer si, en omettant tous les rapports, il y aurait plusieurs autres notions dans celle-là, ou si elle est absolument simple (einfoermîg}.

9° Des notions simples, telles que ceHes d’espace et de temps, sont entièrement différentes les unes des autres ; ce qui veut dire qu’elles sont faciles à con­naître, faciles à nommer, et impossibles à Confondre si l'on fait abstraction des degrés, pour ne voir que la qualité ; et, autant que je puis croire, aucune d’elles n’est restée sans nom dans le langage.

D’après ces propositions, je n’hésite pas à dire que Locke a été sur la vraie voie, qui conduit au simple dans notre connaissance. Il faut excepter seulement ce qui se mêle à l’usage d’une langue. C’est ainsi, par exemple, que dans la notion d’étendue se trouve incontestablement quelque chose d’individuel, de simple, qui ne se rencontre dans aucune autre notion. La notion de durée, comme les notions d’existence, de mouvement, d’unité, de solidité, etc., ont quel­que chose de simple, qui leur est propre, et qui se laisse très-bien concevoir indépendamment d’un grand nombre de notions de rapport qui s’y présentent. Elles donnent aussi d’elles-mêmes des axiomes et des postulats qui servent de fondement à la connaissance scientifique, et qui sont absolument de même nature que ceux d’Euclide.