Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/326

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durée qui n'est pas absolue, sont ordonnées suivant ' le temps, en ce sens qu'elles commencent, durent, changent, finissent, etc. Ne pouvant refuser aux changements la réalité sans connaître auparavant quelque autre chose, je ne puis pas non plus dire main­tenant que le temps, non plus que l'espace, ne soit qu'un auxiliaire des représentations humaines. Du reste, pour ce qui est des locutions vicieuses dans les langues par rapport au temps, il est toujours bon de remarquer les équivoques que le mot temps peut faire naître. Par exemple :

Un long temps est intervallum temporis vel duo-rum momentorum et signifie une durée détermi­née.

Vers ce temps-là, à cette époque, etc.; est ou un instant déterminé, comme en astronomie tempus im-mersionis, emersionis, etc., ou une durée un peu in­déterminée, plus petite ou plus grande, antérieure ou postérieure à l'instant, ou un point de temps, etc.

Vous présumerez facilement ma pensée par rapport au lieu et à l'espace. J'établis l'analogie :

Temps : durée = lieu : espace, analogie qui a fait rigoureusement disparaître l'équi­voque des expressions, et qui ne change qu'en cela seulement, que l'espace a trois dimensions, la durée une seule, et qu'en outre chacune de ces notions a quelque chose de propre. Comme la durée, l'espace