Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/401

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proprîélé héréditaire de différents animaux qui se re­produisent par le croisement, propriété qui ne fait point partie de la notion de leur genre, une commu­nauté de la cause, et même d'une cause qui se trouve originellement dans la souche du genre lui-même. Que ce mot ne se rencontre que dans la description de la nature (mais qu'on y trouve au lieu de celui-là le mot variété), je n'en conclurai pas qu'on n'ait pas le droit de le trouver nécessaire au point de vue de l'his­toire naturelle. Seulement, il convient d'en détermi­ner nettement l'usage, et c'est ce que j'entreprends ici.

Le nom d'une race comme propriété radicale, qui désigneunesouchecommune, et permet en même temps plusieurs caractères qui passent d'une génération à l'autre, non-seulement dans le même genre animal, mais aussi dans la même souche^'est pas d'une inven­tion maladroite. Je le traduirais par différence [Abar-tungy progenies classifica) pour distinguer une race de la dégénération {Ausartung, degeneraiio, s. pro~ génies specifica)[1], que l'on ne peut accorder, parce

  1. Les dénominations de classes et d'ordres expriment d'une ma­nière parfaitement claire une séparation toute logique opérée par la raison entre les notions, à la faveur d'une simple comparaison, liais les dénominations de genres et d'espèces peuvent indiquer aussi la séparation physique établie par la nature même entre les créatures par rapport à leur reproduction. Le caractère des races peut donc suffire pour classer en conséquence des créatures, mais non pour en faire une espèce particulière, parce que cette espèee pourrait aussi indiquer une dérivation particulière, que nous n'entendons pas faire entrer sous la dénomination de race. U va sans dire que nous ne prenons pas ici le