Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/448

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pour objet une intuition où nne notion) comme intel- lectuelle, et qu'ils croyaient trouver par ectte phile- sophie un zrystère où il n’y a pas de mystère; ct il n'y en à pas, non parce que la raison peul répondre à toutes les questions qui lui sont proposées, mais parce que son oracle devient muet quand la question s'élève si haut qu'elle n'a plus de sens. Quand, par exemple, la géométrie propose quelques-unes des belles propriétés du eercle (comme on peut en voir dans Montucla), et qu'on se demande ensuite d'où lui viennent ces propriétés qui sembleni renfermer une espèce de finalité et de vaste utilité, on ne peut répondre qu'une chose : Qurit delirus quo non respondet Tomerus. Celui qui veut résoudre philo- sophiquement une question mathématique donne dans une conlradiction; par exemple : d'où vient que le rapport rationnel des trois côtés d'an triangle rec- tangle ne pent être que cclui des nombres 3, 4 ct 5? Mais celui qui philosophe sax nne question mathé- matique, croil rencontrer ici un myslère, el par cette raison voir quelque grandeur immense où il ne voit rien. C’est précisément à couver nne idée qu'il ne petit élueider pour lui-même, ni communiquer aux autres, qu'il fait consister la véritable philosophie (philosophia areani), où le talent poétique trouve iualière à délirer dans le sentiment et La jouissance; ce qui est assurément beaucoup plus agréable et plus