Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/447

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mystérieuses. — L'histoire dit que la découverte du rapport numérique entre les sons, et de la loi suivant laquelle seule ils forment une musique, le conduisit à penser que les mathématiques (comme science des nombres) renfermant aussi le principe de la musique (et même, comme il le paraît, à priori, à cause de sa nécessité), il y a en nous une intuition obscure d'une nature ordonnée numériquement par une intelligence qui la domine. Cette idée, ensuite appliquée aux corps célestes, produisit encore la doctrine de l'harmonie des sphères. Or, rien n'anime plus les sens que la musique. Et comme le principe qui vivifie G homme eslïâme, comme aussi la musique, d'après Pythagore, ne repose que sur des rapports numériques perçus, et (ce qui est très-digne de remarque"), que le prin­cipe vivifiant dans l'homme, Pâme, est en même temps un être libre et se déterminant lui-même; la définition de l'âme : anima est numerus se ipsum movens, est jusqu'à un certain point intelligible et admissible dès qu'on suppose qu'il-a voulu faire res­sortir, par cette faculté de se mouvoir soi-même, la liberfé, par conséquent, ce qui distingue Pâme de la matière, qui est par elle-même sans vie, et ne peut être mise en mouvement que par quelque chose d'extérieur. C'était donc sur la mathématique que philosophaient Pythagore et Platon, lorsqu'ils re­gardaient toute connaissance à priori (qu'elle eût