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existence d’une chose que le fait de sa non-existence), l’opposé de l’existence sera exclu par lui-même, c’est-à-dire sera absolument impossible. En d’autres termes : la chose existera nécessairement, absolument, ce qui répugne à l’hypothèse.

Corollaire. De ce qui a été démontré suit une chose, à savoir, que la seule existence des êtres contingents réclame le secours d’une raison déterminante ; que cela seul qui est nécessaire est exempt de cette loi. Il ne faut donc pas admettre dans un sens absolu que le principe de la raison antécédemment déterminante comprenne l’universalité de toutes les choses possibles.

Scolie. Je suis donc parvenu, j’aime à le croire, à éclairer de la lumière d’une certitude complète la démonstration du principe de la raison suffisante. On sait, du reste, que des philosophes contemporains, doués d’une très-grande pénétration, parmi lesquels il faut placer l’honorable Crusius, n’ont cessé de se plaindre du peu de solidité de la démonstration de ce principe, telle qu’on la trouve exposée dans tous les écrits sur cette matière. Ce grand homme désespérait si fort de pouvoir remédier à l’essence de ce mal, qu’il soutenait sérieusement que cette proposition n’était pas susceptible de démonstration, supposé même qu’elle fût vraie. Si je n’ai pas tenu à donner de ce principe une démonstration si courte, si succincte qu’elle se ré-