Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/452

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Il s'agit maintenant d'one comparaison avec cet appât sensible d'an objet qui peut cependant se ren-

    que la raison, comme législatrice de la volonté, est obligée de direan » phénomène (il s'agit ici des actions libres des hommes) : tu me plais, » tu ne me plats ??,elle devra regarder les phénomènes comme des pro-» du ils des réalités. » D'où il conclut que la législation de la raison n'a pas seulement beso'? d'une/orm*, mais aussi d'une mattère (d'une étoffe, d'une fin) comme principe déterminant de la volonté, c'est-a-dire qu'un sentiment de praxstr (ou de de plaisir) dottpréeéder dans l'objet, quand la raison doit être pratique.—Cette erreur, qui anéantirait toute morale si on la laissait faire son chemin, et qui ne laisserait debout qnela maxime du bonheur, qui n'est proprement susceptible d'aucun prin­cipe objectif (parce qu'elle diffère suivant la différence même des sujets), cette erre ir, din-je, ne peut être certainement mise en évidence parla pierre de touche des sentiments. Ce plaisir (on déplaisir), qui doit né­cessairement précéder la lot, afin qne l'action ait lieu, est pathologique·, mais celui ara ni Unuel doit nécessairement marcher la loi, pour qu'il existe, est moral. Le premier a pour raison des principes empiriques (la matière de la volonté), celui-* un principe pur à priori (on il s'agit seulement de la forme de la détermination volontaire). — Le sophisme (fallacia causa ne* causa) peut aussi être mis ici facilement a de-couvert.puisquel'eudemoDiste présente le plaisir (le contentement)qu'un honnête homme doit avoir la perspective de ressentir un jour par la conscience qu'il aura de s'être bien conduit (par conséquent la perspec­tive de sa félicité future) comme le mobile propre de sa bonne conduite (conforme a la loO Car défaut le regarder aupara\ant comme honnête et obéissant a la loi, c'esl-a-dire comme une personne en qui la loi précède le plaisir, pour qu'il éprouve un jour dans sa conscience d'avoir vécu honnêtement; la joie de lame, il y a dans le raisonnement un cercle ou nen n'aboutit, puisqu'on prend la joie de l'ame, qui est une conséquence., pour cause de cette conduite. Quant au syncrétisme de quelques moralistes,de faire de l'eudemome, si ce n'est entièrement, du moins en partie, le principe objectif de la moralité (tout en accordant que l'eudemome a aussi quelque influence subjective et secrète sur la détermination volontaire prise du devoir), c'est cependant le droit chemin qui conduit a la négation de tout prin­cipe. Car les mobiles secrets qui proviennent de la considération du bonheur, quoiqu'ils déterminent aux mêmes actions que les motifs qui découlent des principes moraux purs, altèrent et énervent cependant le sentiment moi al même, dont la valeur et la dignité consistent précisément a n'obéir qu'a la loi, sans faire attention au bonheur}etmémeens'elevant au-dessus de toutes ses recommandations.