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EN PHILOSOPHIE.


chant à se servir de cette faculté pour raisonner, et même pour raisonner par simples notions, c’est-à-dire pour philosopher, prend un caractère méthodique. Il tend à vexer autrui par la polémique philosophique, c’est-à-dire à disputer. Et comme il n’est pas facile de le faire sans passion, il va jusqu’à quereller en faveur de sa philosophie, et même jusqu’à faire une guerre ouverte en masses réunies les unes contre les autres (école contre école, comme armée contre armée)· Ce penchant, ou plutôt cette démangeaison doit être regardée comme une des bienfaisantes et sages institutions de la nature ; elle s’en sert pour préserver l’homme d’un grand mal, celui de tomber en pourriture, malgré sa vie corporelle.


De l’action physique de la philosophie.


Cette action est la santé (status salubritatis) de la raison, comme effet de la philosophie. — Mais comme la santé de l’homme (d’après ce qui précède) est un mouvement continuel de la maladie à la santé et réciproquement, la seule diète de la raison pratique (comme une sorte de gymnastique de cette raison) ne suffit pas pour maintenir l’équilibre qu’on appelle santé ; la philosophie doit agir (thérapeutiquement) comme remède (materiamedica) ; remède dont l’usage exige des administrateurs et des médecins (ces der-