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l’homme peut indifféremment se déterminer à agir dans un sens ou dans un autre ; mais qu’il est déterminé par la seule inclination de son bon plaisir aux choses qu’il se représente comme agréables. Et plus la nature de l’homme est plus sûrement assujettie à cette loi, plus il est libre ; car ce n’est pas être libre que d’être porté en tout sens par un vague effort vers les objets. — Il n’agit pas, dites-vous, par une autre raison que celle de son bon plaisir. — Je vous tiens par vos propres aveux. Qu’est-ce donc que ce bon plaisir, sinon l’inclination de la volonté dans un sens plutôt que dans un autre, suivant l’attrait de l’objet ?

Ce bon plaisir ou l’agrément dont vous parlez, indique par conséquent que l’action est déterminée par des raisons internes. Car, à votre avis, le bon plaisir détermine l’action ; or, le bon plaisir n’est que l’acquiescement à l’objet, en conséquence de la raison de l’attrait par lequel cette raison invite. Il y a donc une détermination relative dans laquelle, en supposant que la volonté soit également attirée, et qu’il y ait plus d’agrément d’un côté, c’est supposer qu’il y a plaisir tout à la fois égal et inégal ; ce qui répugne. Mais il peut y avoir des cas où, n’ayant pas une parfaite conscience des raisons qui inclinent la volonté dans un sens ou dans un autre, on opte cependant pour l’un des deux ; mais alors le fait s’accomplit par le passage de la faculté supérieure de l’esprit à l’infé-