Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/56

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mes, en les considérant comme déterminées, l’opposé se trouve sans doute exclu ; mais il ne l’est pas par des raisons indépendantes des désirs et des inclinations spontanées du sujet, comme si l’homme était poussé, même malgré lui, par une inévitable nécessité, à faire ce qu’il fait. Mais dans l’inclination même de nos volitions et de nos désirs, en tant qu’elle cède volontairement aux attraits des représentations, nos actions sont déterminées par une liaison très-certaine sans doute mais volontaire, qui est une loi invariable. La différence entre les actions physiques et celles qui résultent de la liberté morale, ne consiste pas dans la différence de l’enchaînement et de la certitude, comme si les actions morales seules étaient soumises à une futurition douteuse, et qu’exemptes de l’enchaînement des raisons elles avaient une raison d’être vague et incertaine. Elles seraient peu dignes alors de compter parmi les prérogatives d’êtres intelligents. Mais la manière dont la certitude de ces actions est déterminée par leurs raisons, nous permet d’affirmer qu’elles portent le caractère de la liberté morale ; car elles n’ont lieu que par suite de l’application des motifs de l’intelligence à la volonté. Dans les brutes, ou dans les actions physico-mécaniques, au contraire, tout est nécessité en conséquence des sollicitations et des impressions extérieures, sans qu’il y ait aucune inclination spontanée du libre arbitre. On reconnaît que