Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/66

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Quant à l’aversion de Dieu pour le péché, aversion dont sa sainteté lui fait une loi, mais qui semble peu d’accord avec le plan du monde connu, puisque la futurition de ces maux devait en faire partie, c’est là une difficulté qui n’est pas insurmontable, sois-en sûr.

L’infinie bonté de Dieu tend à la plus grande perfection possible des créatures, ainsi qu’à la félicité du monde spirituel. Mais dans cet effort infini de se manifester, il ne s’est pas seulement occupé des séries plus parfaites d’événements qui devaient un jour se réaliser par ordre de raisons, mais il a pourvu encore à ce qu’aucun des biens d’un degré inférieur ne fût omis, afin que l’universalité des choses enveloppât tout dans son immensité, depuis le plus haut degré de perfection, qui comprend les choses finies, jusqu’à tous les degrés inférieurs, et même, si je puis le dire, jusqu’au néant. Il a même permis que son dessein se reconnût dans les choses qui présenteraient encore à sa sagesse quelque bien à retirer même des plus grands maux, afin de manifester sa gloire divine par la diversité infinie des choses. Il était digne de la sagesse, de la puissance et de la bonté divine, que cet ensemble ne fût pas privé de l’histoire du genre ; si lugubre qu’elle soit, elle porte néanmoins avec elle, à travers un déluge de maux, des témoignages infinis de la bonté divine.

Ce n’est pas à dire que Dieu ait voulu faire entrer