Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/77

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vent toujours lui convenir dans les mêmes conditions. En partant d’un cas donné, on détermine ainsi la vérité dans tous les cas semblables. De là aussi le moyen de connaître les conséquences (rationata) de la connaissance (cognoscendi). Mais s’il s’agit des conséquences de fait ou d’existence (rationata existendi), les êtres n’en renferment pas à l’infini ; c’est ce qu’on vient de voir, et ce qu’on verra encore dans la dernière section de ce travail, où nous montrerons par des raisons décisives, que l’état d’une substance qui n’a pas de rapport avec d’autres n’éprouve aucun changement.

2. L’universalité des choses n’en présente aucune qui soit semblable, en tous points, à une autre. C’est le principe des indiscernables. Pris dans le sens le plus large, comme on le fait ordinairement, il devient très-faux. On le démontre par deux raisons principalement : la première, tout à fait expéditive, franchit d’un bond léger la question et mérite à peine les honneurs de l’examen.

Voici les arguties dont on use : des choses dont tous les caractères sont parfaitement pareils, et qui ne se distinguent par aucune différence, semblent ne devoir être regardées que comme un seul et même être. Donc, toutes les choses parfaitement semblables ne sont qu’un seul et même être, qui occupe plusieurs lieux. Ce qui, étant contraire à la saine raison, fait dire