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tion, doivent être revêtus d’un corps organisé, en reçoit un haut degré de certitude.

4. Nous tirons l’immutabilité essentielle de Dieu, non de sa manière de connaître, qui découle de sa nature infinie, mais du principe naturel de son être même. Car l’être suprême étant exempt de toute espèce de dépendance, puisque les déterminations qui lui conviennent ne se fondent nullement sur quelque rapport externe, il suit clairement de ce qui a été dit, que l’état de Dieu n’est pas susceptible de changement.


SCOLIE.

Notre principe paraîtra peut-être suspect d’immoralité, à cause du lien indissoluble par lequel l’âme se trouve unie à la matière dans l’exercice des fonctions internes de l’entendement, doctrine qui ne paraît pas différer beaucoup de la funeste opinion des matérialistes. Mais je ne prive nullement l’âme de l’état de ses représentations, tout en reconnaissant que cet état serait immuable et toujours semblable à lui-même, si elle était entièrement libre de tout rapport externe. Et si par hasard l’on me faisait une semblable querelle, je la retournerais contre les modernes qui, d’un commun accord, professent la nécessité de l’étroite liaison de l’âme avec un corps organisé. Je n’en citerai qu’un seul : celui de l’illustre Crusius, qui entre