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Page:Kant-Traité de pédagogie (trad. Barni), 1886.pdf/101

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KANT. — PÉDAGOGIE.


enfants, et que la culture morale exige beaucoup de lumières de la part des parents et des maîtres.

Lorsqu’un enfant ment, par exemple, on ne doit pas le punir, mais le traiter avec mépris, lui dire qu’on ne le croira plus à l’avenir, etc. Mais si on le punit, quand il fait mal, et qu’on le récompense, quand il fait bien, il fait alors le bien, pour être bien traité ; et, lorsque plus tard il entrera dans le monde ou les choses ne se passent point ainsi, mais où il peut faire le bien ou le mal sans recevoir de récompense ou de châtiment, il ne songera qu’aux moyens de faire son chemin et sera bon ou mauvais, suivant qu’il trouvera l’un ou l’autre plus avantageux.  —

Les maximes doivent sortir de l’homme même. On doit chercher de bonne heure à introduire dans les enfants par la culture morale l’idée de ce qui est bien ou mal. Si l’on veut fonder la moralité, il ne faut pas punir. La moralité est quelque chose de si sacré et de si sublime qu’on ne doit pas la rabaisser à ce point et la mettre sur le même rang que la discipline. Les premiers efforts de la culture morale doivent tendre à former le caractère. Le caractère consiste dans l’habitude d’agir d’après des maximes. Ce sont d’abord les maximes de l’école et plus tard celles de l’humanité. Au commencement l’enfant obéit à des lois. Les maximes sont aussi des lois, mais subjectives ; elles dérivent de l’entendement même de l’homme. Aucune transgression de la loi de l’école ne doit passer impunie, mais la punition doit toujours être appropriée à la faute.

Quand on veut former le caractère des enfants, il importe beaucoup qu’on leur montre en toutes choses