Page:Kant - Éléments métaphysiques de la doctrine du droit.djvu/412

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de trois manières différentes : ou bien un teul dans l’&tat commande à tous ; ou bien quelques-uns^ égaux entre eux, commandent ensemble à tous les autre· g ou bien tous ensemble commandent à chacun, et par consé­quent se commandent à eux-mêmes. C’est a dire que la forme de l’État est ou autocratique^ ou aristocratique^ ou démocratique. (L’expression monarchique ne conviendrait pas aussi bien que celle d’autocratique à l’idée que Ton veut désigner ici; car le monarque n’est que celui qui a le pouvoir suprême, tandis que Y autocrate* est celui qui a toute espèce de pouvoir ; celui-ci est le souverain, celui-là ne fait que représenter le souve­rain.) — Il est aisé de voir que la forme la plus simple est la forme autocratique, puisqu’elle ne contient qu’un rapport, celui d’un seul (le roi) au peuple, et qu’elle n’a par conséquent qu’un législateur. La forme aris­tocratique est déjà composée de deux rapports : à sa­voir celui des grands entre eux (comme législateurs), pour constituer le souverain, et en outre celui de ce sou­verain au peuple. Mais la forme démocratique est de toutes la plus compliquée, car elle suppose d’abord la volonté de tous d’accord pour former un peuple, puis celle des citoyens d’accord pour former une république, et ensuite pour préposer à cette république le souve­rain» lequel n’est autre que cette volonté collective elle-même (1). Pour ce qui est de Y administration du drôit dans

? Autocrator oder Selbstherrseher.

(1) Je ne dis rien ici de l’altération de ces formes par des homme puis­sants qui s’imposent d’eux-mêmes (l’oligarchie et l’ochlocratie), ni de ce qu’on appelle les gouvernements mixtes, parce que cela nous entrainerait trop loin.