Page:Kant - Éléments métaphysiques de la doctrine du droit.djvu/580

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378 rirms ücnrrs 1m.x·ms st: nnorr. grandes) dangereux pour la liberté, car il amène le plus eüroyable despotisme, cette nécessité doit les pousser, non pas it former une république cosmopolitique régie par un sou- verain, mais à fonder un état ju1·idique de fédération sur un _ droit des gens stipulé en commun. _ En etiet, comme la culture croissante des Etats et avec elle le penchant toujours croissant aussi de s’agrandir aux dépens des autres par la ruse et la violence doivent multiplier les guerres et occasionner toujours des dépenses plus considéra- bles, car ils exigent des armées toujours plus nombreuses (dont la solde est permanente), qu’il faut tenir sur pied, dis- cipliner et munir d’une quantité toujours plus grande d’in— struments de guerre, tandis que le prix de toutes les choses nécessaires à nos besoins va sans cesse croissant, sans que Pon puisse espérer un accroissement proportionnel dans le métal qui le représente; comme en outre il n’y a point de paix qui dure assez longtemps pour que les épargnes que l’on peut faire pendant ce temps balancent les dépenses qu’en— tralue la prochaine guerre , et que, si l’inventlon de la dette publique est un expédiant ingénieux, c’est aussi un moyen qui finit par se détruire lui-même, l’impuissance doit pro- duire à la fin ce que la bonne volonté aurait du faire, mais ce qu’elle ne fait pas : je veux dlre une organisation intérieure de chaque État, telle que ce ne soit pas le souverain , auquel la guerre ne coute rien personnellement (puisqu’il la fait aux dépens d’un autre, c’est-à-dire aux dépens du peuple) , mais le peuple , lequel en paye les frais, qui ait le droit de décider par son suffrage si la guerre doit ou non avoir lieu (ce qui suppose nécessairement la réalisation de cette idée du contrat originaire). En effet, ce dernier cessera de s’exposer pour le plaisir de s’agrandir on pour de prétendues offenses , pure- ment verhales, à des maux dont lui seul soutfrirait. Et de cette façon aussi la postérité (qui n’aurn plus à supporter des dettes qu’elle n’a pas contractées) pourra toujours marcher en avant dans la voie des améliorations, même au sens mo- ral, sans qu’il soit besoin de chercher dans l’amour des géné- rations passées pour la postérité la cause d’un progrès que l`amour-propre de chaque siècle explique suttisamment. En effet. chaque État désormais incapable de nuire à un autre , en «·xc1·cant contre lui la violence, s’nttacheru uniquement au