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276 DES CARACTÈRES.

ou le colérique au flegmatique, dans un seul et même sujet; car alors ils forment entre eux comme une contradiction (A et B, C et D.) — Ils se neutraliseraient dans la combinaison (en quelque sorte chimique) du sanguin et du colérique, du mélancolique et du flegmatique (A et C, ? et D). En effet, l'humeur enjouée et cordiale ne peut pas plus se concevoir mêlée et comme fondue avec la colère repoussante que le tourment de celui qui se chagrine avec le tranquille contentement de l'âme qui se suffit à elle-même. — Si l'un de ces états doit au contraire le céder à l'autre, il n'y a plus que des caprices, et pas de tempérament déterminé. Il n'y a donc pas de tempéraments composés, par exemple un tempérament sanguino-colérique (qui serait celui de tous les fanfarons, puisqu'ils ont la prétention d'être gracieux, et montrent néanmoins l'arrogance du grand seigneur) ; il n'y en a que quatre en tout, et chacun d'eux est simple; on ne peut dire à quoi serait propre un homme qui aurait un tempérament mixte. La gaieté et l'enjouement, la profondeur et le délire (Wahnsinn), la hauteur et la roideur, enfin la froideur et la faiblesse ne doivent être distingués que comme des effets du tempérament par rapport à leur cause (i).

(4) On a voulu déterminer par le raisonnement, en se fondant néanmoins sur l'expérience et en s'aidant de prétendues causes occasionnelles, l'influence diverse du tempérament sur \ék affaires publiques, ou réciproquement celle des affaires publiques sur fe tempérament (d'après l'action d'une pratique habituelle dans l'un