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Page:Kant - Critique de la raison pure, 1905.djvu/143

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m’occuper, ici, de la complète exécution du système, mais seulement des principes nécessaires pour un système, je réserve ce complément pour un autre travail. Mais on peut assez aisément atteindre ce but, en prenant les traités ontologiques et en ajoutant, par exemple, à la catégorie de la causalité, les prédicables de force, d’action, de passion, à la catégorie de la communauté, les prédicables de la présence (7), de la résistance, aux prédicaments de la modalité, les prédicables de naissance, de fin, de changement, etc. Les catégories combinées avec les modes de la sensibilité pure, ou même entre elles, fournissent un grand nombre de concepts a priori dérivés ; les signaler et les exposer aussi complètement que possible ne serait pas sans utilité ni sans intérêt ; mais c’est là une peine dont on peut s’exempter.

Je me dispense à dessein dans ce traité de donner les définitions de ces catégories, bien que je sois en mesure de le faire. J’analyserai ces concepts, dans la suite, autant qu’il le faudra pour la théorie de la méthode qui m’occupe. Dans un système de la raison pure on pourrait, à bon droit, les exiger de moi, mais, ici, elles ne pourraient que détourner l’attention du but principal de notre recherche, en soulevant des doutes et des objections que l’on peut, sans nuire en rien au point de vue essentiel, parfaitement bien renvoyer à une autre occasion. Il ressort pourtant clairement du peu que je viens de dire qu’il est non seulement possible, mais encore facile de faire un vocabulaire complet de ces concepts avec tous les éclaircissements désirables. Maintenant les cases existent : il n’y a plus qu’à les remplir, et, dans une topique systématique, comme la présente, il n’est pas difficile de reconnaître la place qui convient en propre à chaque concept et de remarquer en même temps les places qui sont encore vides.

[§ 11[1]. Sur cette table des catégories on peut faire des considérations curieuses qui, peut-être, peuvent avoir des conséquences importantes par rapport à la forme scientifique de toutes les connaissances rationnelles. En effet, que dans la partie théorique de la philosophie cette table soit singulièrement utile et même indispensable pour esquisser intégralement le plan de l’ensemble d’une science, en tant qu’elle s’appuie sur des concepts a priori, et pour la diviser mathéma-

  1. Ce § 11 est une addition de la 2e édition.