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Avant-propos



Kant, a écrit M. Ruyssen[1], est « l’initiateur du mouvement le plus puissant qui, depuis deux siècles, ait entraîné la pensée philosophique dans des voies nouvelles ». Or, parmi les œuvres du vieux philosophe de Kœnigsberg, la Critique de la Raison pure, tient, sans contredit, la place la plus importante, il faut dire la place capitale. C’est qu’en effet elle renferme une théorie de l’expérience et une théorie de la science sans lesquelles il est absolument impossible de constituer une philosophie sérieuse. Et cependant les traductions de cet ouvrage se font rares ; celles de Tissot et de Barni, de valeur inégale, sont presque introuvables ; et il est difficile, à moins de savoir assez d’allemand pour lire la Critique dans le texte, de se renseigner de façon exacte sur les idées du précurseur par une étude directe de l’œuvre.

Amenés par des besoins personnels à lire et à traduire la Critique, nous avons cru que le centenaire de Kant était le moment favorable pour revoir de plus près notre travail, et nous n’hésitons pas à le livrer au public, confiants dans le bon accueil qui lui sera fait. Nous estimons rendre service au monde philosophique, aux étudiants qui préparent des examens difficiles, aux

  1. Kant. par Th. Ruyssen : Avant-propos p. viii (Paris, F. Alcan, 1900).