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NOTES CRITIQUES


(1). p. 41. — Voici le texte allemand de cette phrase : « Weil es aber im Gebrauche derselben bisweilen leichter ist, die empirische Beschränkteit derselben, als die Zufälligkeit in der Urtheilen, oder es auch mannigmal cinleuchtender ist, die unbeschränkte Allgemeinheit, die wir einem Urtheilen beilegen, als die Nothwendigkeit desselben zu zeigen, so ist es rathsam, sich gedachte beider Criterien, deren jedes für sich unfehlbar ist, abgesondert zu bedienen. » Nous avons pensé qu’il était plus logique de rapporter au mot Kennzeichnen de la phrase précédente le derselben qui vient après Gebrauch et que Tissot avait fait rapporter à la connaissance. Vaihinger veut que derselben soit mis pour jugements. (Commentar zu Kants K. d. r. V., 1 Band, p. 210). B. Erdmann fait une paraphrase expliquée du texte de Kant et donne à derselben le sens de « connaissances ». (K. d. r. V., 5 Aufl. Anhang, p. 22.)

(2). p. 42. — Kant affirme ici que l’expérience n’est possible et n’a de valeur et de certitude qu’autant qu’elle s’appuie sur des principes a priori. À moins d’admettre que nous ne connaissons rien, qu’il n’existe aucune science et que le scepticisme est le maître absolu, aussi bien en mathématiques que dans n’importe quelle branche de la connaissance, nous devons affirmer que nous sommes réellement en possession de principes a priori. Leibniz, à qui ce passage semble emprunté, se servait du même argument pour réfuter l’empirisme de Locke. Plusieurs passages des Nouveaux Essais le prouvent ; nous pouvons nous borner à citer ce dernier : « J’ai déjà remarqué… que la vérité des choses sensibles se justifie par leur liaison qui dépend des vérités intellectuelles fondées en raison. » (Ed. Gerhardt, V, p. 426.)

(3). p. 45. — Dans ce passage embarrassé, où Kant paraphrase une image de Platon, l’idée n’est pas très claire. Nous avons respecté le texte ; mais voici le sens que paraît offrir ce passage : L’entendement y est comparé à une colombe qui va toujours droit devant elle ; il court le risque de se lancer dans le vide et de dépenser ses efforts en pure perte. Pour que le travail de l’entendement soit utile, il faut le soumettre au contrôle des faits. L’expérience offre à cet entendement des points d’appui grâce auxquels il peut contrôler sa marche et ses progrès. Ainsi la colombe a besoin de se poser de temps en temps pour s’orienter et changer, s’il le faut, de route.

(4). p. 46. — Kant précise sa pensée dans la Logique (§ 36) : « À