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ANALYTIQUE DU BEAU


telligence, est capable de l’idéal de la perfection.

Il y a ici deux choses à distinguer : d’abord l’idée normale esthétique, qui est une intuition particulière (de l’imagination), représentant la règle de notre jugement sur l’homme considéré comme appartenant à une espèce particulière d’animaux ; ensuite, l’idée de la raison qui place dans les fins de l’humanité, en tant qu’elles ne peuvent être elles-mêmes représentées par les sens, le principe de notre jugement sur une forme par laquelle ces fins se manifestent comme par leur effet dans le monde phénoménal. L’idée normale doit tirer ses éléments de l’expérience pour composer la figure d’un animal d’une espèce particulière ; mais la plus grande finalité possible dans la construction de la figure, celle que nous pourrions prendre pour règle générale de notre jugement esthétique sur chaque individu de cette espèce, le type qui sert comme de principe intentionnel à la technique de la nature, et auquel l’espèce tout entière est seule adéquate et non tel ou tel individu en particulier, ce type n’existe que dans l’idée de ceux qui jugent, et cette idée avec ses proportions, comme idée esthétique, ne peut être pleinement représentée in concreto dans un modèle. Pour faire comprendre cela de quelque manière (car qui peut arracher entièrement à la nature son secret ?), nous essaierons une explication psychologique.