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AVANT-PROPOS


[1]le traducteur de Platon eut un instant la pensée de se faire celui de Kant. Mais d’autres travaux le détournèrent de cette tâche, et elle reste encore aujourd’hui presque entière. Des trois critiques de Kant, c’est-à —dire de ses trois plus importants ouvrages, une seule a été traduite (1)[2] ; les autres sont à peine connues parmi nous (2)[3]. Or ces ouvrages méritent assurément qu’on les traduise dans notre langue, et, si difficile, si ingrat même

  1. dant les années 1816 et 1817, dont M. Cousin va publier une nouvelle édition (chez Ladrange, Paris, 1846), et surtout le Cours d’histoire de la philosophie morale au dix-huitième siècle pendant l’année 1820, troisième partie. — Philosophie de Kant (Paris, Ladrange, 1842).
  2. (1) La Critique de la raison pure, traduite par M. Tissot (Paris, Ladrange, 1836). M. Tissot vient de publier une nouvelle édition de sa traduction (Paris, Ladrange, 1845), où il a eu l’heureuse idée de suivre l’exemple donné par Rosenkranz dans son excellente édition des œuvres de Kant, c’est-a-dire de reproduire la première édition (1781) en indiquant dans des notes ou en ajoutant dans un appendice les changements faits par Kant dans la seconde (1787). Il est en effet curieux et important de noter ces changements et de suivre Kant de la première à la seconde édition.
  3. (2) Les analyses de ces deux ouvrages qui ont été faites jusqu’ici en français ou traduites de l’allemand ne sont pas propres, il faut l’avouer, à diminuer les difficultés de l’étude du texte, qu’elles se bornent à reproduire en le démembrant et en le défigurant. — L’Académie des sciences morales et politiques, en mettant au concours l’Examen critique de la philosophie allemande, a provoqué d’importants travaux sur Kant, mais qui ne sont point encore connus. Voyez le Rapport intéressant que vient de publier M. de Rémusat (Paris, Ladrange, 1845), à qui nous devions déjà un excellent morceau sur la Critique de la raison pure (Essais de philosophie, tome 1er).