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DU TRADUCTEUR.


philosophie qui avait eu un si grand retentissement en Allemagne, et qui, au moment où elle commençait à piquer la curiosité des Français, avait déjà produit au delà du Rhin une si puissante et si féconde agitation. Dans un temps où l’on ne connaissait en France la philosophie de Kant que par quelques faibles esquisses, il entreprit de l’exposer et de la juger dans son enseignement public (1)[1] ; même,

    Bouillier ont publié récemment une nouvelle traduction (Théorie de Kant sur la religion dans les limites de la raison} traduit par le docteur Lortet et précédé d’une introduction, par M. F. Bouillier (Paris et Lyon, 1842), est ici attribué à Kant et désigné sous ce titre : Théorie de la pure religion morale, considérée dans ses rapports avec le pur christianisme. Le traducteur, Phil. Huldiger, y a joint des éclaircissements et des considérations générales sur la philosophie de Kant. — À cette époque avaient déjà paru la traduction d’un petit ouvrage ayant pour titre : Projet de paix perpétuelle (Paris, 1796), et celle du petit écrit dont je publie une nouvelle traduction à la suite de la Critique du Jugement (Observations sur le sentiment du beau et du sublime, traduit par Payer Imhoff, Paris, 1796). — On voit donc quelle curiosité excitait le nom de Kant dès la fin du dernier siècle et le commencement de celui-ci. Mais on ne pouvait songer alors à traduire ses grands ouvrages, et l’on se borna à traduire quelques-uns de ses petits écrits. — Rappelons aussi que M. Maine de Biran et M. Royer-Collard, ces deux fermes esprits qui commencèrent la réforme philosophique dont s’honore notre siècle, ne manquèrent pas, le premier dans ses écrits et le second dans ses cours, d’examiner et de discuter quelques-unes au moins des opinions du philosophe allemand, mais sans lui attribuer encore toute l’importance que révélèrent bientôt des études plus approfondies. M. Laromiguière parle aussi quelque part de Kant (Leçons de philosophie, deuxième partie, sixième leçon), mais de manière à prouver qu’il le connaissait fort peu. — Il faut citer enfin l’article de M. Stapfer dans la Biographie universelle.

  1. (1) Voyez le Cours d’histoire de la philosophie moderne et pen-