Page:Kant - Critique du jugement, trad. Barni, tome premier.djvu/207

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
175
ANALYTIQUE DU SUBLIME.


faculté des idées, nous ne l’exigeons que sous une condition subjective (mais que nous nous croyons le droit de demander à chacun), à savoir celle du sentiment moral, car c’est pour cela que nous attribuons de la nécessité à ce jugement esthétique.

Cette modalité des jugements esthétiques ou cette nécessité qu’on leur accorde est un moment important pour la critique du Jugement. En effet cette qualité nous découvre dans ces jugements un principe a priori, et par là elle les enlève à la psychologie empirique dans laquelle ils resteraient ensevelis parmi les sentiments du plaisir et de la peine (n’ayant pour se distinguer que l’insignifiante épithète de sentiments plus délicats), et elle nous oblige à les rapporter, ainsi que la faculté de juger, à la classe de ces jugements qui s’appuient sur des principes a priori, et à les faire rentrer, comme tels, dans la philosophie transcendentale.


REMARQUE GÉNÉRALE SUR L’EXPOSITION DES JUGEMENTS ESTHÉTIQUES RÉFLÉCHISSANTS.


Relativement au sentiment du plaisir, un objet doit être rapporté ou à l’agréable, ou au beau, ou au sublime, ou au bien (absolu) (jucundum, pulchrum, sublime, honestum). L’agréable, en tant que mobile des désirs, est toujours de la même espèce, de quelque source



I. 12