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ANALYTIQUE DU SUBLIME.

naissances (que ne donne pas l’intuition immédiate), par exemple comme un vaste royaume peuplé de créatures aquatiques, ou comme un grand réservoir destiné à fournir les vapeurs qui chargent l’air de nuages au profit de la terre, ou encore comme un élément qui sépare les diverses parties de la terre, mais en leur permettant de communiquer entre elles, car ce sont là de véritables jugements téléologiques ; il faut se le représenter, ainsi que font les poètes, d’après ce que nous montre la vue, par exemple, quand il est calme, comme un miroir liquide qui n’est borné que par le ciel, ou quand il est orageux, comme un abîme qui menace de tout engloutir. Cela s’applique aussi aux jugements sur le sublime ou sur le beau dans la forme humaine : nous n’en devons pas chercher les principes dans les concepts des fins auxquelles sont destinées toutes les parties qui la composent, et permettre à la considération de l’appropriation de ces parties avec leurs fins d’influer sur notre jugement esthétique (car alors ce ne serait plus un jugement esthétique pur, bien que ce soit pour la satisfaction une condition nécessaire qu’il n’y ait pas de disconvenance entre les unes et les autres. La finalité esthétique est la légalité dans la liberté du Jugement. La satisfaction liée à l’objet dépend delà relation dans laque ! le nous voulons placer l’imagination ; mais il faut toujours qu’elle entretienne l’esprit par elle-même